Empowered #1 Discussion avec Betty Doye
Betty, raconte nous ton parcours, comment as-tu débuté dans le mannequinat ?
Il me semble que j’ai été contactée sur Facebook pour un défilé qui avait lieu sur Paris, c’était un concours de jeunes créateurs. J’ai commencé à l’âge de 17-18 ans, j’étais encore au lycée donc au début je faisais des allers et retours en train presque toutes les semaines quand j’ai vraiment débuté. A la suite de ce concours, une bookeuse m’a repérée, je suis alors entrée dans son agence et peu après j’ai rencontré mon agent qui m’a permis d’intégrer plusieurs grandes agences et de voyager dans le monde !
Tes plus beaux souvenirs de Fashion Week ?
Quelle a été la plus grande difficulté que tu as dû surmonter depuis le début de ta carrière ?
Je dirais le manque de régularité au niveau du boulot et les jugements sur mon physique. Le mannequinat est un job très instable où l’on va pouvoir avoir beaucoup de travail pendant un certain temps puis plus rien car ce n’est plus la bonne période donc il y a déjà le fait de jongler entre des périodes intenses et des périodes de vide. Il faut savoir parfois accepter de ne pas travailler tout simplement car on ne plait pas aux clients, ou que notre physique n’est pas à la mode du moment et pour tenir le coup il faut prendre énormément de recul, je pense que c’est très dur quand on commence car aller à des castings, et avoir beaucoup ou que des refus ce n’est pas facile car c’est un métier où nous sommes jugés sur notre physique. Il faut apprendre à relativiser, avec le temps je pense qu’on fait avec et qu’on apprend à moins y prêter d’importance.
Tu as aujourd’hui fait évoluer ton activité, qu’est-ce qui t’a donné envie de conseiller les marques ?
C’est un peu arrivé par hasard mais c’est quelque chose qui m’a toujours intéressée. Je trouve ça génial d’être de l’autre côté de l’objectif et de vraiment faire partie d’un projet que de seulement le représenter. Je pense aussi que la Covid-19 a été un peu un tournant, je me suis pas mal remise en question sur le fait de continuer à ne faire que du mannequinat exclusivement, cette période m’a permis de me lancer et de combiner mannequinat et une activité plus stable. Quant à l’inspiration je la trouve un peu partout à vrai dire, j’essaie de voir ce qui marche et ce qui me plaît pour essayer de l’adapter à la marque avec laquelle je travaille. Les réseaux sociaux peuvent être une très bonne source d’inspiration, on y trouve vraiment de tout.
Comment parviens-tu à équilibrer vie perso et vie pro ?
Pour moi ce n’est pas trop compliqué, je pense même que je préfère le fait de ne pas avoir de routine, ne pas être à un bureau tous les jours. Je sais juste qu’à certains moments, notamment pendant les fashion weeks, je ne vais pas vraiment avoir de temps pour moi mais ça ne dure que quelques jours. Je gère en quelque sorte mon emploi du temps moi-même maintenant, il est surtout question d’un peu d’organisation.
Qu’est-ce que t’évoque le body shaming ?
Le body shaming, c’est quelque chose auquel je suis confrontée depuis que je suis jeune. J’ai toujours été très grande et très très mince donc les remarques ont commencé dès l’école, et cela ne s’est pas vraiment arrêté en grandissant. Beaucoup de gens passent par les réseaux sociaux pour critiquer les autres et il arrive très souvent que des gens se permettent de laisser des commentaires en disant que je suis trop maigre, ou que je devrais aller chez le médecin ou encore que je devrais manger, ce sont presque tout le temps des gens que je ne connais même pas et à qui je n’ai jamais parlé. Je vois aussi souvent passer des choses similaires sur les comptes de mes amies mannequins… Il ne faut pas penser que de dire de quelqu’un qu’elle/il est trop maigre ce n’est rien car ça reste quelque chose de très blessant au même titre que de critiquer quelqu’un qui serait en surpoids, dans les deux cas cela ne devrait pas arriver car ce n’est pas normal !
Ton adresse lifestyle fétiche à Paris ?
Chez mon coiffeur Jérome Guezou qui est ambassadeur L’Oréal. Jérome est l’une des premières personnes que j’ai rencontrées en arrivant à Paris. C’était le coiffeur lors de mon tout premier show, toutes les filles sont allées dans son salon pour se faire coiffer. C’est toujours un très bon ami (depuis 12 ans maintenant !) et c’est toujours là bas que je vais quand j’ai besoin de faire quelque chose à mes cheveux, il m’a aussi beaucoup aidée à rattraper mes cheveux abimés par les jobs, donc je dirais que c’est un peu mon sauveur :)
Ton havre de paix pour te ressourcer ?
Chez moi (haha) ! Quand j’ai envie d’être tranquille je reste simplement chez moi, je peux me reposer, et faire les choses que je n’ai pas le temps de faire quand je travaille. Autrement dans ma famille, à Caen, là ou j’ai grandi, ça me permet de déconnecter totalement avec le rythme parisien qui me va très bien mais qui peut être très intense et fatiguant parfois !
Ton plus beau voyage ?
J’hésite entre Shanghai et New York. Je ne sais même pas si je peux départager les deux, je n’ai pas vécu les mêmes choses dans chaque pays. Shanghai était mon tout premier voyage à 18 ou 19 ans je crois, c’était la première fois que je partais aussi loin toute seule. Mais en arrivant là-bas c’était vraiment comme une seconde famille en quelque sorte. J’habitais et je voyais les mêmes personnes tous les jours, on faisait nos castings et parfois jobs ensemble. Quant à New York, j’avais toujours voulu aller là-bas, et pouvoir visiter et y travailler en même temps c’était assez incroyable. J’étais en revanche beaucoup plus livrée à moi-même. J’avais quelques amis là-bas mais je passais la plupart de mon temps toute seule à faire mes castings. Je pense quand même avoir eu un gros coup de coeur pour New York !
Tu évolues dans le milieu de la mode depuis une dizaine d'années, tu as pu voir une évolution des images et des produits des marques, que recherches-tu lorsque tu collabores avec une marque ou que tu achètes un article de mode ?
Je cherche avant tout un design qui me plaît, je marche beaucoup au coup de coeur sinon je suis trop indécise donc il faut vraiment que la pièce me plaise. Autrement, la qualité, la coupe, et surtout le prix. J’ai remarqué que beaucoup de marques ces dernières années avaient énormément baissé en qualité mais que leurs prix ne faisaient qu’augmenter, et je parle bien sûr de n’importe quelle marque que ce soit en fast fashion ou chez certains créateurs, c’est pourquoi j’achète aussi beaucoup de choses en seconde main ou upcyclées depuis quelques années déjà. En plus d’être eco friendly, cela permet d’être sûre d’avoir de la qualité et d'acheter au juste prix.